Expo : 80 ans de Jacky Ickx – Un hommage à une icône belge de la course automobile
Le pilote automobile belge le plus accompli et polyvalent, Jacky Ickx, fête ses 80 ans. Autoworld célèbre cet anniversaire marquant avec une exposition impressionnante retraçant la carrière riche et variée de cette légende nationale. L’exposition se tient jusqu’au 26 janvier et offre une occasion unique de découvrir l’héritage de Jacky Ickx.
Le collectionneur Eric Janssen présente plus de 100 modèles réduits qui illustrent les voitures avec lesquelles Ickx a couru et triomphé. En complément, des véhicules grandeur nature sont exposés, notamment une Gulf Ford GT40 et une moto trial Zündapp. Les visiteurs peuvent également admirer des souvenirs authentiques de la carrière d’Ickx, allant de motos de trial aux bolides de Formule 1, en passant par les véhicules du Dakar.
Trial
Jacky Ickx a commencé sa carrière sur deux roues. Son père, Jacques, était journaliste spécialisé dans les sports mécaniques, ce qui explique pourquoi les sports motorisés étaient omniprésents dans la maison familiale des Ickx. Saviez-vous que Jacques Ickx fut le premier à utiliser le mot « motocross » ?
Le jeune Jacky n’était pas particulièrement attiré par les voitures de course bruyantes. Cependant, lorsqu’il reçut une mobylette pour améliorer ses piètres résultats scolaires, il s’y est très vite attaché. En 1963 et 1965, Ickx a remporté le championnat belge de trial dans la catégorie 50cc, battant entre autres le futur quintuple champion du monde de motocross, Roger De Coster.
Jacky Ickx attribue sa réputation de « maître de la pluie » à son sens de l’équilibre qu’il a développé sur sa moto de trial. Cependant, lorsqu’il était encore trop jeune pour participer aux Grands Prix 50cc de courses sur route, malgré ses succès en Belgique, l’importateur Moorkens lui a offert une BMW 700 pour participer à des courses de côte et des rallyes.
Jacky confesse que s’il avait pu participer aux GP 50cc, il serait probablement resté sur deux roues. Quoi qu’il en soit, il est toujours resté un motocycliste passionné.
Voitures de tourisme
Bien que sa première course de côte avec la BMW 700 se soit terminée contre un arbre à La Roche, Ickx s’est rapidement révélé être un pilote automobile très talentueux. Son talent a été remarqué par des personnalités comme le pilote-journaliste Paul Frère.
Ickx a été pris sous l’aile de Ford Belgique, et la Lotus Cortina l’a conduit à des sommets internationaux. Lors d’une course à Budapest, Ken Tyrrell a remarqué Jacky Ickx, qui était alors en compétition dans une Cortina de l’équipe célèbre Alan Mann. Après son service militaire, cela lui a permis de piloter les monoplaces Matra F2 de Tyrrell, une antichambre de la Formule 1.
Ickx a aussi remporté quatre fois la Coupe de Spa au volant de Ford Mustangs, d’une Ford Falcon et d’une BMW 2800CS. En 1966, il a gagné les 24 heures de Spa avec une BMW 2000TI, la même voiture que son frère Pascal avait utilisée pour gagner un an plus tôt.
Plus tard dans sa carrière, Ickx a également remporté des victoires avec la célèbre BMW 3.0 CSL « Batmobile » et une fois les Bathurst 1000 avec une Ford Falcon australienne.
En 1969, il a participé à une seule course en Nascar américaine, mais sa course à Daytona s’est terminée par un accident. Quelques participations avec des Chevrolet Camaro à l’IROC (International Race of Champions) n’ont pas connu un grand succès, bien qu’elles illustrent sa polyvalence.
Ickx a également participé à plusieurs reprises à la « Marathon de la Route », une course de 84 heures sur le Nürburgring avec des Cortina et, une fois, avec une Mustang. La connaissance acquise sur les 21 km du Nürburgring s’avérera cruciale pour son ascension en Formule 1.
Monoplaces
Comme mentionné, Ken Tyrrell a offert à Jacky Ickx une place dans sa Matra de Formule 2. Après une période d’apprentissage, Ickx a montré son talent et sa connaissance du Nürburgring en 1967. Lors de la course de Formule 1 d’Allemagne, où les voitures de F2 étaient admises pour compléter la grille, il s’est qualifié troisième. Seules deux F1 étaient plus rapides que le tout jeune Ickx dans une voiture bien moins puissante. En course, la suspension de sa Matra a cédé alors qu’il se battait pour le podium parmi les F1, mais sa réputation était faite.
Plus tard cette année-là, il a débuté en F1 à Monza avec une Cooper-Maserati. Sa sixième place lui a rapporté ses premiers points en F1.
En 1968, Enzo Ferrari lui a offert un contrat en F1 et en F2. Cette année-là, il a remporté sa première course de F1 sous la pluie à Rouen, où son ami et collègue Jo Schlesser a tragiquement perdu la vie. En F2, il était souvent très rapide mais souffrait fréquemment de pannes mécaniques.
En 1969, il a rejoint Brabham en raison de conflits de sponsors chez Ferrari et a terminé vice-champion du monde pour la première fois, grâce à des victoires en Allemagne (naturellement) et au Canada.
En 1970, il est retourné chez Ferrari, devenant le seul pilote à qui Enzo Ferrari ait jamais offert une telle seconde chance. Malgré de nombreux problèmes mécaniques, il a de nouveau terminé vice-champion du monde, derrière Jochen Rindt, décédé tragiquement à Monza.
« J’étais soulagé d’avoir abandonné lors de l’avant-dernière course, car je ne voulais pas enlever le titre à quelqu’un qui ne pouvait plus le défendre, » confiera-t-il.Cette saison-là, il a également participé à des courses de F2 pour BMW, mais avec peu de succès en raison d’une fiabilité problématique.
Ickx a continué à courir pour Ferrari jusqu’en 1973, mais l’équipe a décliné et les succès sont devenus rares, bien qu’Ickx soit considéré comme l’un des pilotes les plus rapides au monde. Cela a été prouvé lorsqu’il a terminé troisième au GP d’Allemagne dans une McLaren Yardley qu’il n’avait jamais conduite auparavant, après avoir été écarté par Ferrari. Avant la fin de la saison, il a rejoint ISO-Williams sans succès.
En 1974, il a signé avec Lotus, mais l’équipe était en plein déclin. Après des passages par des équipes mineures comme Wolf-Williams, Ensign et Ligier, il a abandonné la F1. Il s’est alors concentré sur d’autres disciplines, remportant notamment le titre CanAm en 1979 avec une Lola de l’équipe Haas.
Endurance
Avant même le début de sa carrière en F1, Ickx était déjà une référence mondiale en endurance. Il a débuté en 1966 avec une Ferrari 250 LM de l’écurie Francorchamps aux 24 Heures de Daytona.
Dans l’équipe Gulf-Wyer, il a remporté deux fois les 1000 km de Spa en 1967 et 1968 de manière spectaculaire, avec des performances impressionnantes sous la pluie.
Et bien sûr, il a gagné les 24 Heures du Mans en 1969 dans une course légendaire. Pour protester contre la traditionnelle « départ Le Mans », il a marché jusqu’à sa Ford GT40 au lieu de courir. Parti dernier, il a finalement triomphé avec Jacky Oliver après un duel acharné avec la Porsche 908 de Larrousse/Hermann.
Malgré les déboires de sa carrière en F1 avec Ferrari, Ickx a accumulé les succès en endurance avec la 312 PB, formant des équipes victorieuses avec Mario Andretti et Clay Regazzoni. Lorsque Ferrari a cessé ses activités en endurance, Ickx a continué à remporter des victoires avec Matra, Alfa Romeo et une deuxième victoire au Mans avec une Mirage Ford de Gulf-Wyer.
Puis Porsche l’a recruté, admiratif de son talent. Avec la 935, il a dominé les courses de Groupe 5 et a remporté deux titres mondiaux de Groupe C avec la 956. En ajoutant deux victoires supplémentaires au Mans, il est devenu « Monsieur Le Mans » avec six triomphes au total. Il a couru jusqu’en 1985, achevant une carrière extraordinaire.
Rallyes-Raids
Après sa première participation au rallye Paris-Dakar avec Citroën en 1981, Ickx est tombé amoureux de l’Afrique et des rallyes-raids.
En 1983, il a remporté le Dakar avec Mercedes, avant de convaincre Porsche de s’impliquer. Bien que Porsche ait gagné avec la 959, Ickx n’a jamais réussi à remporter le Dakar pour la marque.
Il a continué à courir pour Peugeot, Citroën et même Lada, mais les succès se sont faits rares, à l’exception d’une victoire en solo dans la classe Diesel avec un Toyota Land Cruiser.
Il a même participé une dernière fois avec sa fille Vanina au volant d’un Toyota, avant de prendre sa retraite définitive.