L’exposition de cet automne à Autoworld est placée sous le signe du centième anniversaire de notre Circuit “national” de Spa-Francorchamps.

Inauguré le 12 août 1921, tout ne se déroula pas exactement comme prévu.  Une seule et unique voiture étant présente, ce sont finalement quelques  courses de motos qui eurent lieu. Il allait encore falloir attendre une année avant que se tienne la première course automobile : le Grand Prix du RACB, d’une longueur de 600 kilomètres. Cette première course fut remportée par un Belge, le Baron de Tornaco, au volant d’une Impéria-Abadal équipée de pneus Englebert. “Une triple victoire belge!”, pouvait-on lire dans “L’Automobile Belge” du 20 août 1922. Mais ce n’était que la partie la plus positive de l’article car, un peu plus loin, on apprenait aussi qu’aucune des grandes marques automobiles, telles que Ballot, Peugeot, Sunbeam, Fiat ou Bugatti, ne s’étaient présentées. Pas plus d’ailleurs que les grandes marques belges Minerva, Nagant et Excelsior. En fait, il n’y avait que 12 voitures au départ et… 3 à l’arrivée.  Les raisons de cette faible participation ? Un règlement qui excluait de nombreuses catégories de voitures et le fait que de nombreuses marques ne considéraient pas l’évènement comme assez important pour s’y investir. Heureusement pour le circuit, l’histoire n’allait pas se répéter…

Le premier tracé était composé de trois portions de route ouverte, qui formaient grosso modo un triangle. Avec juste un peu moins de 15 km, le circuit était particulièrement long et suivait le relief naturel, ce qui impliquait de nombreuses montées et des descentes périlleuses, comme la Descente de Masta. Le circuit était aussi plutôt rapide pour l’époque. Il comptait certes son lot de virages serrés, comme la Source et Stavelot, mais aussi de longues lignes droites et des virages piégeux. Cette combinaison s’avéra fatale pour bien des pilotes et, en 1970, se tint le dernier Grand Prix sur le tracé originel. A savoir : le record du tour sur le vieux tracé fut établi en 1973 par Henri Pescarolo et sa Matra 670B, avec 3 min 13 sec 4 soit une vitesse moyenne de 262,41 km/h. Quoi qu’il en soit, s’il voulait conserver son rang international, le circuit devait devenir plus court et plus sûr. Le nouveau circuit fut inauguré en 1976. Il était long de 6,9 km, mais utilisait encore une portion de route ouverte. Ce n’est qu’en 2003 qu’il devint un circuit permanant, désormais long de 7,004 km.

Une exposition sur trois thèmes

L’exposition à Autoworld est construite sur les trois thèmes qui ont conféré au circuit son rayonnement international: le Grand Prix de Formule 1, les 1000 Kms/Spa 6 Hours et, bien entendu, les 24 Heures.

Quelques dizaines de voitures de course sont exposées, toutes ayant joué un rôle important, voire gagné des compétitions et, pour compléter le palmarès, un aperçu de toutes les gagnantes à l'échelle 1:43 est également présenté. Afin de rester dans la logique de l’aménagement du musée, il a été décidé de transformer la zone « Sport & Compétition » et « Design Story »du premier étage en un grand paddock dans lequel les visiteurs pourront s’immerger dans l'histoire de notre circuit ardennais que tous les pays nous envient et que pilotes et public qualifient, à juste titre,  de “plus beau circuit du monde”.

Photo
Le Circuit de Francorchamps tel que présenté il y plus de 100 ans par Jules de Thiers du journal “La Meuse”. A souligner: le circuit tournait dans le sens antihoraire. A l’époque, pas encore question du fameux “Raidillon”.